La maladie d'Alzheimer a d’abord été définie par sa description neuropathologique. Il s’agit de deux lésions différentes révélées par une coloration de coupes histologiques avec des sels d’argent. Ces lésions abondent dans la substance grise corticale.
La première se présente sous forme de plaques dans le tissu cérébral autour des cellules nerveuses. Le terme «amyloïde » a été ensuite mentionné pour décrire l’aspect très hétérogène et peu défini de ces plaques, en microscopie optique et électronique.
L’autre lésion caractéristique se situe dans les cellules nerveuses, nommée dégénérescence neurofibrillaire (DNF). Ces fibrilles bien colorées par les sels d’argent sont essentiellement dans le corps cellulaire des plus gros neurones, les cellules pyramidales du cortex. La microscopie électronique montre que les filaments de base de la DNF sont des structures remarquables appelées PHFs (Paired Helical Filaments).
Ces deux lésions cérébrales distinctes sont observées dans la substance grise corticale, essentiellement dans le cortex temporal et frontal. Elles caractérisent le premier postulat de cette maladie :
LA MALADIE D'ALZHEIMER SE CARACTÉRISE PAR LA PRÉSENCE DE DEUX TYPES DE LÉSIONS CÉRÉBRALES : LES PLAQUES ET LA DÉGÉNÉRESCENCE NEUROFIBRILLAIRE
Tissu cérébral d'un patient Alzheimer. La coupe histologique a été colorée avec des sels d'argent (technique de Golgi).
On peut noter la présence de corps cellulaires de neurones en dégénérescence, visualisés spécifiquement avec cette technique.
De même on peut observer des plaques argentophiles, nommées plaques amyloïdes ou plaques séniles.c
Au fil du temps, ces lésions caractéristiques ont été recherchées dans d'autres pathologies, et également chez d'autres vertébrés, de la souris au singe âgé. La conclusion est la suivante, qui nous amène au deuxième postulat :
LA MALADIE D'ALZHEIMER EST SPÉCIFIQUE À L'ESPÈCE HUMAINE
Si on trouve quelques dépôts amyloïdes chez les animaux âgés, si on peut trouver quelques neurones en dégénérescence dans l'hippocampe de singes très âgés (Braak et al), on ne retrouve jamais le tableau neuropathologique "Alzheimer" chez les non-humains.
Cette observation, qui semble banale, est en fait catastrophique. Car la recherche thérapeutique repose sur des modèles de la maladie à combattre. Il s'agit au mieux de modèles animaux pertinents. Mais il n'y en a pas pour la maladie d'Alzheimer.
ETAPE 3 : DÉFINITION CLINIQUE